Anne Mondy est une de ces personnes dont l’ADN artistique familial a construit la personnalité et son originalité. Comment raconter cette femme sémillante, pétillante, autodidacte, au regard pénétrant sans parler des 2 fées qui se sont penchées sur son berceau à la naissance et lui ont transmis le goût de l’Art.
Tout d’abord et surtout , son papa, merveilleux, dont elle porte le nom avec fierté et gratitude. Pierre Mondy, homme de théâtre, comédien et metteur en scène, visage du cinéma français et précurseur en tant qu’acteur pour des séries télévisées à succès . Un père qui transmet à sa fille, avec qui il a une forte complicité, son amour de l’Art populaire et du travail très bien fait. Anne a vu pendant près de quarante ans, son papa œuvrer avec passion à chacune de ses mises en scène, qu’il bâtissait avec la précision d’un horloger. La 2ème fée est Annie, sa maman, mannequin dans les 60’s, une beauté rare de « covers » Yéyé et plasticienne de génie, qui ne s’est pas assez prise au sérieux pour faire valoir ses talents. Au fond de son atelier, dans la cave, elle accumule des tas de trésors ; os de poulets, plumes, perles, pierres, coquillages, tissus, matières en tous genres, couleurs… Tout est rangé dans des « boîtes d’inspirations », puis exploité dans ses collections de « Monstres » qui réinventent le quotidien. Voilà le vent créateur insufflé dans les veines d’Anne, qui grandie et fait à son tour de sa chambre un terrain d’expérimentation. Dès ses 10 ans, elle conserve un peu de tout, empile les magazines et les vieux papiers cadeaux, puis les déchire et les colle selon sa science sur les murs. Anne réinvente déjà le familier. Face à tant de créativité, Pierre est certain que sa fille sera décoratrice de théâtre…
Riche de ses enseignements, Anne, 17 ans, devenue une jeune femme libre, choisit de les mettre au service de son métier d’Attachée de presse et de Directrice artistique. Elle écrit, communique, crée des univers, pour des théâtres, des maisons de production ou encore des marques. Elle s’amuse beaucoup durant ces 20 ans d’accompagnement de ces sociétés. Elle s’amuse oui, mais elle n’est pas dans sa vérité d’artiste. Sous le regard pourtant bienveillant de son papa, elle ne se sent pas encore légitime pour voler de ses propres talents.
En 2012, Anne lâche prise, revendique sa singularité et son besoin d’inventer ! Vient le temps de la maturité et de la réflexion où l’on ressort ses propres « boîtes d’inspirations ». Anne prend possession de son Art et peut enfin le mettre en scène à son tour.
Anne Mondy est artiste plasticienne, elle « PAPERTORNE ». Il n’y a qu’elle pour inventer un mot qui définit son travail ; « Papier Déchiré ». On retrouve tout son talent créatif dans le choix de ce mot, qui se conjugue et se décline. L’artiste est libérée, sa pensée est rapide, le concept du Papertorn est enfin prêt à exister. Anne est dans son axe. Elle conçoit ses toiles avec beaucoup de sensibilité et d’instinct. Elle déchire dans un mouvement libérateur les papiers sélectionnés du thème traité et les collent selon une technique bien spécifique. Alors, commence sa
réinterprétation de portraits, des thèmes, d’univers variés, rendue possible grâce à l’alchimie des matières et l’harmonie des couleurs.
Maîtriser les gestes, tout en laissant la place à l’erreur. Savoir positionner, replacer, additionner, doser les accumulations pour que la toile respire. Donner du relief et de la matière aux œuvres, avec des projections de peintures, d’aérosols à effets, qui créent des coulures fardées et parfois des ajouts de textures ou de petits objets comme une proéminence émergente. Enfin, ancrer le sujet dans sa réalité grâce aux mots, à une citation, un message, une revendication.