Edvard Munch était un artiste de la fin du 19e siècle, début 20e. Il peint en fonction de la subjectivité et du psychologique. On trouve dans ses œuvres des thèmes tels que la mort, l’angoisse, la mélancolie, la peur. Il souhaite, à travers sa peinture, exprimer « les états d’âme les plus subtils ».
Munch a connu une enfance assez désastreuse. Il naît très fragile et tombe assez souvent malade. Sa mère meurt de la tuberculose alors qu’il n’a que 5 ans, puis c’est sa sœur qui décède de ce mal. Une autre de ses sœurs est diagnostiquée « mélancolique » et son frère décède quelques jours après son mariage. L’idée de maladie se retrouve dans beaucoup de ses œuvres. Son père, pieux et stricte est devenu dépressif et agressif à la suite de ces événements tragiques. Il éleva alors Edvard dans la religion et lui raconta beaucoup d’histoires de fantômes. Munch fût marqué par tout cela ce qui engendra une sorte de fascination pour la mort et l’angoisse, que l’on retrouve très bien dans ses œuvres.
« Le Cri » est comme un emblème de l’expressionnisme. Une sorte de prélude à l’art du XXe siècle, en anticipant les principaux thèmes du modernisme de la solitude, du désespoir et de l’aliénation.
L’œuvre de Munch a marqué les esprits pour ce personnage si particulier mais aussi pour les couleurs utilisées. Derrière le pont, des ondes de couleurs semblent virevolter. Des tons ocres, rouges, oranges, jaunes et bleus pâles ajoutent à l’effet anxiogène de la toile. Munch explique avoir eu une sorte d’hallucination visuelle et auditive.
« Par-dessus le bleu du fjord glacial et de la ville il y avait des flammes d’un jaune rougeâtre et je ressentis un grand cri monter de la nature. Les lignes de la nature étaient entrecoupées de couleurs – lignes et couleurs vibraient comme dans un mouvement – non seulement mes yeux saisissaient ces vibrations de lumières mais aussi mes oreilles – j’ai alors vraiment entendu un cri. »
Munch a donc ainsi représenté le cri de la nature, celui qu’il a perçu dans ce moment étrange d’hallucination. Cette peinture si peu réaliste appuie sur le fait que tout provient de la tête de Munch, de son imagination, un reflet direct des émotions et tourments du peintre. De plus, Munch rend son tableau autobiographique et accentue la dimension psychologique et torturée de sa personnalité, puisqu’il affirme que cet homme étrange n’est nul autre que lui.
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